Le Fort- Espérance

 

Le Fort- Espérance (1) prêt de la ville de Miramichi au Nouveau Brunswick est le camps ou les acadiens on put temporairement se réfugier (1756-1757) pour échapper au Anglais. 

Fort Espérance - Miramichi NB

Le camp de Miramichi prit forme à la fin de l’été 1756, après que de nombreux réfugiés acadiens aient accepté de converger vers ce lieu qui devait leur faciliter l’arrivée des secours depuis Québec. Du moins le croyaient-ils… Ils s’étaient mis sous la protection du capitaine français Charles Deschamps de Boishébert qui, depuis la chute du fort Beauséjour, en juin 1755, luttait avec acharnement contre les détachements anglais chargés de capturer les fugitifs acadiens sur le territoire du Nouveau-Brunswick. Sans doute étaient-ils satisfaits de ne pas trop s’éloigner de leurs terres d’Acadie, alors que Boishébert avait tenté de les convaincre de se rendre à Québec depuis la rivière Saint-Jean ou l’île Saint-Jean (actuelle Île-du-Prince-Edouard).

Selon l’abbé François Le Guerne, le site du camp d’Espérance était à « … 10 lieues au-dessus de la mission des sauvages dans un lieu affreux, où l’on n’a jamais rien semé, où il n’y a point de chasse et peu à pêcher ». En cette année 1756, le Canada et l’île Saint-Jean connaissaient une très mauvaise récolte et subissaient déjà une grave période de disette, de sorte que la pénurie de nourriture se fit très vite sentir au camp d’Espérance. Le bateau chargé de vivres envoyé de Québec par l’intendant Bigot n’arriva jamais à la baie de Miramichi. L’hiver 1756-1757 fut terrible. Le camp contait environ 1376 personnes dont environ 400 Acadiens moururent de faim, de misère ou de maladie contagieuse. Seule l’arrivée d’un bateau de vivres envoyé en secours par le gouverneur Vaudreuil permit réellement de soulager les survivants. Dès le printemps 1757, 120 d’entre eux choisirent de se réfugier à Québec, alors que les autres préféraient rester à Miramichi ou se diriger vers la baie des Chaleurs à Ristigouche, Bathurst, Caraquet et Shippagan.

En septembre 1758, après la capitulation de la forteresse de Louisbourg, les Anglais tentèrent, sans succès, de détruire le camp de la Miramichi. Ils brûlèrent l’église et les habitations de la mission mi’kmaq située plus en aval (aujourd’hui Burnt Church), mais les forts vents du large les dissuadèrent de remonter plus en amont. Par la suite, les familles acadiennes furent déplacées au camp de la Ristigouche, au fond de la baie des Chaleurs, où s’étaient réfugiés plus de mille Acadiens. Le camp de la Miramichi ne fut définitivement abandonné qu’en novembre 1761, après la capture de ses derniers réfugiés lors d’une attaque anglaise dirigée contre les établissements acadiens de la baie des Chaleurs.